Célébration des oiseaux migrateurs – Journée mondiale des oiseaux migrateurs 2017 Réunion sur les oiseaux migrateurs

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Dans le cadre de la 64èmeAssemblée générale de Montreux, le Conseil international de la Chasse et de la Conservation du Gibier a consacré une session aux oiseaux migrateurs, afin de débattre des défis et évolutions de la gestion des oiseaux d’eau migrateurs. Des experts internationaux :Shane MAHONEY (CIC Canada), Evgeny SYROECHKOVSKIY (All-Russian Institute for Nature Conservation [Institut panrusse pour la conservation de la nature]), Alexandre CZAJKOWSKI (Institut européen pour la gestion des oiseaux sauvages et de leurs habitats, OMPO), Giovanni BANA (Chef de la Délégation d’Italie du CIC), et David SCALLAN (FACE) intervenaient dans le débat.

Gestion de la croissance des populations d’oie en Europe : défis et opportunités pour les chasseurs – vision de la Russie

 Evgeny SYROECHKOVSKIY

 Dans sa présentation,Evgeny Syroechkovskiy, a déclaré que l’accroissement des populations d’oies est en général une bonne nouvelle tant pour les chasseurs que pour les défenseurs des oiseaux. Ce, en termes de ressources pour l’utilisation durable, de reconstitution d’importantes composantes de la Directive sur les oiseaux, et aussi de plaisir pour les observateurs d’oiseaux et autres amoureux de la nature. Il s’agit là d’une grande réussite de conservation en Europe et tous les segments de la société y ont contribué.  Notamment les communautés de chasse européennes, qui ont été sensibles aux arguments de conservation et qui ont pendant des décennies sérieusement restreints leur capacité à abattre des oies hors des zones de reproduction. Ainsi, la reconstitution des populations d’oies est également une réussite des chasseurs. Ce phénomène est lié à l’existence de zones de non-reproductions protégées en Europe de l’Ouest et à de bonnes possibilités de reproduction dans le Nord de la Russie. Aujourd’hui, il existe plus d’opportunités de chasser mais également un défi – démontrer à tout le monde que la chasse pourrait être un outil efficace pour gérer les populations d’oies en Europe et être un instrument de conservation. A ce titre, la plateforme de gestion des oies sous l’égide de l’AEWA offre de bonnes opportunités, mais la communauté des chasseurs de l’Europe de l’Ouest devrait s’y investir davantage et y jouer un rôle actif. Cette plateforme devrait permettre de planifier la résolution des conflits locaux avec l’agriculture, les aéroports etc…et de redistribuer les ressources d’oie au sein d’une plus grande partie de l’Europe – les rendre moins concentrées. Cela diminuerait la pression sur l’agriculture et offrirait plus de possibilités de chasser.  Est-ce qu’un touriste cynégétique qui viendrait chasser l’oie dans le champ d’un fermier des Pays-Bas pourrait devenir une solution pour ce dernier ? Cela est un peu difficile à évaluer depuis la Russie mais il est évident que tuer les oies avec du gaz est une solutionterrible. Il existe quelques parallèles qui rendent une telle pratique moralement inacceptable pour moi personnellement…et difficilement acceptables pour tous les Russes. La surabondance d’oies donne une nouvelle dimension aux débats sur la chasse de printemps. Il semblerait que la chasse de printemps soit le seul outil de gestion efficace qui permettrait d’empêcher la bernache nonnette de devenir dangereusement surabondante au même titre que l’oie des neiges en Amérique. La chasse de printemps est-elle un tabou ou un possible outil de gestion ?  Cette question doit être discutée au sein de la Plateforme sur l’oie… Au cours des dernières décennies, les populations d’oies ont connu une croissance rapide en Europe de l’Ouest, malgré la chasse de printemps qui a encore lieu en Russie.  Mais cette chasse ne peut réellement endiguer cet accroissement. La coopération internationale est essentielle pour réguler cette surabondance d’oie en Europe. A ce titre, le rôle de la Russie, où la plupart des oies se reproduisent, pourrait être très important. A cet effet, le seul instrument légalement contraignant pourrait être l’AEWA, sous l’égide de la CMS. Malheureusement, le gouvernement russe refuse de le signer depuis des décennies et la principale force qui bloque la signature de l’AEWA par le ministère russe des Ressources naturelles et de l’Ecologie se trouve être la communauté russe des chasseurs.  Des organisations clés de chasseurs russes sont férocement opposées à l’AEWA car ils croient en des mythes selon lesquels l’AEWA restreindrait davantage la chasse en Russie uniquement, organiserait la gestion des oies au profit de l’U.E. et au détriment de la Russie. Jusqu’à présent, tous les arguments des biologistes spécialistes des oiseaux aquatiques, relatifs à l’influence positive d’une coopération internationale pour gérer les oiseaux migrateurs, ont été ignorés. Le CIC est la seule organisation internationale de chasseurs dotée d’une Délégation russe importante et disposant ainsi d’un canal pour communiquer avec les dirigeants de la communauté russe de la chasse. Le CIC pourrait alors potentiellement devenir l’instrument des chasseurs européens pour convaincre les chasseurs russes de cesser de bloquer l’adhésion à l’AEWA et de participer à la coopération internationale. Ce,afin d’œuvrer ensemble à l’échelle internationale à l’utilisation durable des ressources de gibier d’eau.

Une Plateforme européenne de l’AEWA sur la Gestion des Oies (EGMP),destinée à la gestion des espèces surabondantes : le cas de la population d’oies cendrées du Nord-Ouest de l’Europe

 ALEXANDRE CZAJKOWSKI

Le statut de conservation des populations d’oiseaux d’eau, révisé tous les trois dans le cadre de l’AEWA, révèle d’importantes disparités au sein des dynamiques de populations. Certaines sont en déclin tandis que d’autres croissent si rapidement qu’elles causent de coûteux dommages à l’agriculture, affectent la survie d’autres espèces, et constituent même une menace pour les humains (risques en matière de santé ou de sécurité aérienne…). Ces tendances opposées sont le plus souvent le résultat de la capacité des espèces à s’adapter aux activités humaines mais résultent également des mesures adoptées pour leur protection, particulièrement en Europe de l’Ouest. L’application de la gestion adaptive des ressources, dans le cadre du Plan international de gestion des espèces de l’AEWA, aux populations d’oie à bec court de Svalbard marque un grand pas pour la gestion des oiseaux d’eau en Europe. Inspirée par le modèle Nord-Américain, elle est fondée sur la surveillance annuelle de la taille des populations et de leur récolte ainsi que sur le dialogue entre toutes les parties prenantes (autorités, biologistes, chasseurs, fermiers, défenseurs de la nature), ce qui garantit à la fois un statut de conservation favorable et le caractère durable de la chasse. Au regard des remarquables résultats de ce plan, les Parties à l’AEWA ont appelé au développement de ce modèle à d’autres espèces. Les nouvelles « Lignes directrices sur la récolte durable des oiseaux d’eau migrateurs », adoptées lors de la 6ème Réunion des Parties à l’AEWA (Bonn novembre 2015), soulignent la nécessité d’une approche en termes de voies migratoirespour les oiseaux d’eau, dans le cadre d’un système socio-écologique. La Plateforme européenne de gestion des oies a été approuvée les 11 et 12 mai 2016 à Paris. Cet instrument rassemble les représentants officiels et les scientifiques des Etats de l’aire de répartition concernés, sous l’égide de l’AEWA. Il s’appuiera sur les données des populations d’oies et les données des récoltes synthétisées par l’université d’Aarhus (Danemark). La plateforme s’est réunie pour la première fois en décembre 2016 à Kristianstad, en Suède, et a décidé de lancer le plan de gestion pour les populations de bernaches nonnettes et d’oies cendrées du Nord-Ouest de l’Europe. Une seconde réunion doit avoir lieu les 15 et 16 juin à Copenhague (Danemark). La gestion adaptive internationale de ces oies sera coordonnée et guidée par un « Groupe de travail international de l’AEWA » rassemblant les Etats, l’U.E. et les « parties prenantes » (ONG, chasseurs, fermiers…). L’élaboration du plan de gestion international de l’oie débutera en juin 2017, de sorte que ce document soit soumis à approbation lors de la 7ème réunion des Parties à l’AEWA en novembre 2018. Il entrera en vigueur en 2019 comme une gestion adaptive coordonnée à l’échelle internationale et adaptée aux défis socio-économiques et écologiques posés par cette population en Europe.

LES EFFETS SUR LES OISEAUX D’UNE EXCEPTIONNELLE VAGUE DE FROID DANS LE SUD DE L’EUROPE LORS DE L’HIVER 2016-2017

Giovanni BANA

  1. Bana a décrit les conséquences sur les oiseaux de l’exceptionnelle vague de froid dans le Sud de l’Europe en 2017. Elle a affecté des pays avec des températures habituelles moyennes de +5/7° C. En janvier 2017, des températures de -10 à -12° ont été enregistrées dans le Sud de l’Italie, atteignant même -14°C la nuit, accompagnées de givre et de neige, et dont les effets étaient amplifiées par les vents. Dans de telles conditions, la loi requiert la clôture de la chasse.

Virus de la grippe aviaire hautement pathogèneH5N8(HPAI) chez les oiseaux sauvages : Quel est le rôle des chasseurs ?

 DAVID SCALLAN

La récente propagation du virus hautement pathogène de la grippe aviaire (HPAI) a généré une mortalité et des problématiques de conservation chez les oiseaux sauvages. Des stratégies diverses ont été suggérées pour enrayer les foyers de grippe aviaire en Europe, notamment des restrictions de chasse. Bien qu’il n’ait pas été prouvé que la chasse contribue à propager la maladie, ce document discute, en se référant à des cas aux Pays-Bas et en Bulgarie, de la manière dont la grippe aviaire affecte la chasse en Europe en 2016/2017. Il se conclut par une série de recommandations sur la manière dont tant la FACE que le CIC pourrait répondre au défi de la grippe aviaire dans le futur.

 

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